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Affichage des articles du septembre, 2016

____TITRE EFFACE EN MÊME TEMPS QUE VOTRE PASSE____

Si seulement la gomme pouvait effacer, La raison de nos cauchemars comme une erreur sur le papier. Si enfin on pouvait recouvrir ce qui nous hante durant des heures, D'une simple couche de correcteur. Si on pouvait encrer au stylo permanent, Le moment d'insouciance où on est un enfant. Si la plume pouvait revenir, Sur les bavures dans nos souvenirs. Si la règle pouvait rayer, Tout ce que nous aimerions oublier. Alors nous réécririons notre passé, Comme le début d'un roman parfait. Mais nous oublierions que c'est ce avec quoi nous avons été élevés, Qui fait de nous ce que l'on est.

Enfant du monde

Les yeux noyés par les eaux, Les bras griffés par la lame, La pensée broyée par les mots, Les pieds brûlés par le macadam. C'est un enfant de la rue, Que plus rien n'impressionne. Il a cet accent bourru, Qui éloigne toute personne. Il le sait. Il dit en être fier. Il n'admet jamais Son sentiment d'être seul sur Terre. Les yeux violés par les médias, Les bras gonflés par l'effort, La pensée bafouée pour n'importe quoi, Les pieds courant vers la mort. C'est un enfant de la ville, Qui n'agit que dehors Et qui ravale sa bile, En même temps que ses remords. Il le sait, Sa mère a peur. Il n'admet jamais L'ampleur de sa propre douleur. Les yeux rougis par la fumée, Les bras picorés par l'aiguille, La pensée souvent brouillée, Les pieds frôlant ceux d'autres filles. C'est un enfant du quartier, Que plus rien n'atteint. Puisqu'il se contente de planer, Jusqu'au petit matin. Il le sait: Ceux qui l'aiment le fuient comme la peste...